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SPIRITUALITE
Lettre 2003 de Taizé, écrite par Frère Roger
vous pouvez la télécharger sur le site : http://www.taize.fr
CELEBRER DIEU, Hors-série de Signes d'aujourd'hui , Bayard presse,
12 Euros
De nombreux textes de prières et autres pour
célébration à l'occasion d'un décès.
Des conseils judicieux pour avoir assez d'humanité et trouver
les mots qui accompagnent la douleur du deuil et disent l'évangile
jusqu'à des propositions de gestes symboliques.
Bien sûr, le protestant ne se retrouvera pas dans telle prière
à Marie ou pour le défunt, dans les propositions de
cantilation des psaumes ou dans telle insistance sur la vie du défunt
risquant de cacher l'annonce de la grâce.
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Mais l'ensemble offre des éléments fort judicieux
à partager sûrement entre confessions.
Un livret agréable à lire et très pédagogique
pour les officiants comme pour les familles endeuillés elles-mêmes.
Un CD de 20 chants accompagne intelligemment le tout, son et partitions
au format pdf. (GD)
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Paul COUTURIER, "Prière et unité chrétienne,
Testament oecuménique", Cerf
Comme son nom l'indique ce petit livre est le testament
d'un homme de prière et de combat pour l'unité des
chrétiens.
Une première partie expose la biographie de celui qui, frolant
la mise sous silence par Rome, fut en communion étroite avec
les communautés religieuses protestantes naissante, et dont
le pasteur Roland de Pury saluait "la mémoire d'un grand
frère" (il y a 50 ans, sur le parvis de la cathédrale
lyonnaise, car un pasteu ne préchait pas dans une Eglise
à l'époque). La seconde partie, le texte même
de Couturier , s'ouvre sur une citation de Kirkegaard, reprend Gulganov,
Karl Barth et bien d'autres, montrant une information réelle
sur les autres confessions.
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Il souligne que catholiques, protestants ou orthodoxes se trouvent
situés dans une semblable par rapport au problème
de l'unité chrétienne, ce qui est révolutionnaire
pour le catholicisme de l'époque. Et de parler de remembrement
(et non de retour). Couturier n'était pas un théologien
à la manière de Congar, son jeune contemporain, mais
il portait une intuition profondement spirituelle d'avant garde.
Ce petit livre en témoigne. Qui sont les Couturier d'aujourd'hui
? L'histoire seule nous le dira. Mais à l'heure où
l'on reprend conscience de la psiritualité, son
interpellation reste valable : le problème de l'unité
chrétienne est pourtous un problème de vie intérieure
orientée". (GD)
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DIVERS
Collectif, " Chrétiens, tournez la page ". Bayard,
2002, 140 pages.
Le journaliste Yves de Gentil-Baichis, interroge quelques
grands observateurs du monde religieux, catholiques en particulier.
Regards d'historiens et de sociologues conclus par une réaction
du théologien et moraliste catholique P. Valadier.
Le livre vulgarise au travers d'entretiens les thèses de
ces divers éminents analystes du fait religieux mais va aussi
plus loin en les engageant personnellement dans une appréciation
de l'avenir.
Le titre devrait s'intituler " Catholiques, tournez la page
! " tant la problématique en est empreinte, effet majoritaire
oblige. En effet, l'ACAT est classé parmi les mouvements
catholiques. René Rémond agace le protestant en concluant
un peu courtement sur la loi du nombre : le catholicisme, aile marchante
du christianisme mondial, puisque le plus nombreux ! Jean Delumeau
est capable de plaider passionnément pour un oecuménisme
fort sans imaginer un seconde que ses solutions existent depuis
des décennies dans le Conseil Oecuménique des Eglises
!
Enfin, la montée en puissance du monde évangélique
et pentecôtiste est quasiment ignorée. Il est vrai
que le prisme de l'influence sociale à travers lequel les
socio-historiens lisent le fait religieux, ne le fait pas encore
apparaître de manière franche.
S'il en était besoin, tout cela souligne les limites de toute
analyse et la difficulté, même pour ces grands analystes,
de prendre en compte d'autres christianismes.
Cependant, nous avons là une synthèse légère,
facile à lire. Le protestant y trouvera des consonances utiles,
ou tout au moins un regard affûté sur ce catholicisme
avec lequel il doit composer en vue du témoignage chrétien.
On apprécie lorsque Delumeau, plus sévère et
incisif que Rémond, plaide pour des cardinaux femmes (si,
si !), pour l'autonomie locale des Eglises, pour plus de collégialité,
un allègement du gouvernement central et la limitation du
pontificat (qui ne découle pas des évangiles !). Ou
lorsque Gauchet, dans sa neutralité affichée et parfois
un peu (trop facilement) mordante, plaide pour l'incarnation qui
seule préserve l'altérité radicale de Dieu
et la liberté/responsabilité/autonomie humaine.
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D.Hervieux-Léger accentue son pessimisme sur un catholicisme
refusant la culture démocratique hors du politique (par exemple
dans la famille), ce qui met en question la plausibilité
de son discours et lui fait perdre " même son capital
symbolique (...) Le problème ce sont les dispositifs de l'autorité
en son sein. "
Enfin, bien qu'un peu apologète d'un catholicisme bouc-émissaire,
critiquant la partialité du sociologue et la dérive
libertaire actuelle, Paul Valadier se révèle provocateur
de réformes : collégialité, subsidiarité,
oecuménisme, acceptation de la pluralité de pratiques
et de théologies...
Bref, chacun reprend sa thèse et la prolonge par son avis
sur l'avenir du christianisme. Passer ainsi d'une démarche
" scientifique " à une appréciation subjective
est une démarche délicate mais qui se livre ici à
un débat positif.
La conclusion nous rappelle avec bonheur que l'approche socio-historique
est loin de recouvrir l'essentiel du christianisme qui est ailleurs
et insaisissable : l'idée chrétienne, c'est que la
foi, inspirant et motivant des libertés, peut subsister avec
une pluralité de cultures et de systèmes politiques
(P. Valadier).
Avec tout cela, on comprend que le catholicisme se sente sinon déboussolé,
tout au moins en pleine nécessité de réforme.
(Gill DAUDE).
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Claude DAGENS, " Va au large, des chances nouvelles pour l'Evangile
", Parole et Silence, 2001, 140 pages.
On a toujours plaisir à retrouver les intuitions
positives de l'Evêque d'Angoulème, auteur de la lettre
aux catholiques de France.
Ce livre est un recueil de conférences. D'où les inévitables
(et nombreuses) répétitions.
Fin analyste des données sociologiques et des rapports Eglise/société,
le théologien sort de la logique du procès et du complexe
du bouc émissaire. Il est bien à l'aise dans son temps
et avec la (post)modernité, sa pluralité et sa "
laïcité ", le statut de minoritaire. Mais il s'exprime
aussi en pasteur, tirant son espérance de l'écoute
des plus petits et des plus jeunes, constatant le désir d'évangile
et concentrant sa prédication sur un message clair (p24).
L'homme de foi replace au centre l'appropriation personnelle de
ce qu'on a reçu, l'expérience de la foi qui n'est
pas protégée. Elle est vécue comme un acte
de liberté, un accueil de l'alliance de Dieu qui fait le
premier pas, dont la médiation première est la Bible
" miroir de l'expérience chrétienne ".
Le protestant, même s'il n'acquiesce pas à la confession
de l'Eglise-sacrement, sera aussi à l'aise lorsque le théologien
donne à la vie sacramentelle des accents pédagogiques
et missionnaires.
De même avec ses propositions sur l'Eglise missionnaire, réseau
de relations où chaque individu a sa place, présente
au coeur du monde non de manière hégémonique
mais comme force de proposition chanchant avant tout à manifester
le Christ dans notre société. " Que l'Eglise
ne se considère pas elle-même comme une système
de pouvoir qui ferait nombre avec les pouvoirs de ce monde, qu'elle
soit avant tout l'Eglise de la foi, l'Eglise qui vit de la foi comme
un don de Dieu à recevoir et à communiquer.
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L'enjeu de la foi n'est pas d'abord l'Eglise, c'est l'avenir de
l'humanité. L'affirmation chrétienne, dans la société
actuelle, ne peut plus et ne doit plus se référer
d'abord au pouvoir politique, mais venir de l'intérieur des
consciences et des libertés personnelles.
Humilité enfin : nous méritons parfois les reproche
d'autoritarisme et d'obsession de nos propres structures (...) une
Eglise du ressassement et du ressentiment ".
Autant d'accents que le protestant appréciera au point de
se demander s'il à faire au même catholicisme que celui
qui " bloque " sur les critères d'ecclésialité
et autres questions sociales ou pastorales ?
Cependant, même les plus beaux passages plaidant pour une
Eglise fraternelle et ouverte ne font la moindre mention des autres
Eglises et d'un engagement oecuménique. Comme si l'Eglise
catholique romaine était la seule chrétienne. Comment
peut-on à ce point parler de mission ouverte de l'Eglise
en oubliant les autres ? Ceci est d'autant plus dommage qu'on peut
se sentir en convergence sur bien des points.
On ne peut pas s'empêcher de penser, par exemple, à
Une Eglise avec les autres, de Michel Bertrand (Bergers et Mages,
2002), même s'il s'exprime en d'autres catégories :
vivre ensemble par l'approfondissement de nos convictions au-delà
des frontières ecclésiales dans la communauté
humaine.
Au total, un livre stimulant de vulgarisation (G.D.).
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