logo de la fpf

FPF : Service oecuménique

LIVRES ET REVUES

 
 

Sommaire

Agenda

 Articles et
communiqués

 Décennie
"Surmonter la 
violence"

 Livres et  revues

 Repères 
théologiques

 Jeunes

 Foyers
interconfessionnels

 Questions 
pratiques

 Prières pour 
le monde

 Liens

Contact

[ accueil livres et revues | page 1 | page 2 | page 3 | page 4 | page 5 | page 6 | page 7 | page 8 ]

INTER - RELIGIEUX

puce Jean Laporte, L'oecuménisme et les traditions des Eglises, Cerf, 2002, 340 pages.

L'éminent spécialiste des pères de l'Eglise et habitué des relations oecuméniques, nous propose effectivement une " initiation ". Plus qu'un livre sur l'oecuménisme, c'est une présentation bien informée des différents courants du christianisme et même aussi du judaïsme et de l'Islam. Chaque chapitre se termine par un questionnaire un peu scolaire bien pratique pour l'animation

On trouvera cependant curieux un chapitre spécial sur l'Eglise américaine (et pourquoi pas indienne, chinoise ou africaine ? Mais on comprend l'attachement de l'auteur à ce pays) et l'absence de chapitre sur l'Eglise catholique, comme si on ne voulait pas la poser en objet d'étude au même niveau que les autres.

Le " nous " employé signifie " nous les catholiques romains ". Le livre est donc conçu comme " un catholique parle aux catholiques ", il porte des jugements toujours mesurés, informés, tolérants et pleins de justesse mais " catholiques ". Cela aide sans doute à plus de clarté mais donne au lecteur non-catholique le sentiment d'être un peu l'animal du zoo.

Ceci dit, le livre fourmille d'une multitude de petits détails intéressants pour le lecteur.

Le premier chapitre sur le mouvement oecuménique nous paraît une bonne synthèse (qui n'épargne d'ailleurs pas sa propre Eglise).

Le second sur le judaïsme est pour lui l'occasion d'interpeller son Eglise sur la collégialité épiscopale, sur nécessaire simplification de l'ordination et sur l'élection épiscopale par le peuple source de la reconnaissance de la légitimité des autres Eglises et de leur sacerdoce.

Dans le troisième chapitre sur l'orthodoxie, quelques pointes humoristiques (l'évêque de Rome, Grégoire le grand, affirmait qu'il n'y a pas d'évêque universel !) abonde dans la nécessité de réformer le magistère et la papauté romaine.

Le chapitre 4 sur le protestantisme nous semble honnête et parsemé de jugements positifs, même si parfois un peu injustes au regard du protestant (Luther, une vue trop pessimiste, trop fondée sur la prédestination et sur une interprétation trop radicale de Paul ; Calvin, un excellent catéchisme pour adultes ; le concile de Trente arrive trop tard). Il loue l'amitié oecuménique d'aujourd'hui même si elle ne suffit pas à résoudre la difficultés. Ce chapitre se termine sur le fruits des dialogues protestants catholiques (et les questions à résoudre).

 

Le chapitre 5 sur l'anglicanisme est abordé de manière historique, sans cacher les maladresses de la politique romaine. Il souligne l'oscillation entre calvinisme et catholicisme, mais insiste sur Newman (pourquoi ?) comme incarnant avec génie la tradition inhérente à l'anglicanisme, qui est essentiellement catholique et pour lequel l'unité à Rome est un impératif. La partialité se fait encore sentir lorsque l'auteur développe les dialogues catholiques/anglicans non validés par ces Eglises, et passe sous silence les accords Anglicans/protestants scandinaves, américains, allemands et français (ceux là validés par les Eglises) dont certains vont jusqu'à l'accueil réciproque à la cène et l'échange de ministères.

On est peu compétent pour apprécier l'histoire américaine du chapitre suivant, mais on s'étonne que les méthodistes (Wesley) croyaient aux sacrements dans le sens catholique et écrivaient des hymnes des plus orthodoxes dans le sens catholique... pour conclure sur le témoignage d'une méthodiste convertie au catholicisme, attirée par sa beauté et son histoire. Ce qui donne au protestant la fâcheuse impression que le méthodisme s'accomplit dans le catholicisme !

Le chapitre 7 aborde la question des sectes par une information sérieuse et des parallèles curieux (parlant des témoins de Jéhovah : " on trouve cela chez Luther et Calvin : une vue très négative de l'Eglise catholique ").

Le chapitre 8 sur l'Islam est abordé toujours dans un esprit positif et se conclut par quelques belles pages poétiques de l'écrivain persan Roumi.

L'auteur sait souligner au fil du texte les questions que l'oecuménisme pose à sa propre Eglise. Il marque sa reconnaissance à l'égard des autres et adopte des positions audacieuses sur son Eglise dont il n'hésite pas à critiquer les abus (juridiction et magistères papal abusif), les sacrements, la conception du mariage, de la papauté ou de l'inter-communion. Cette honnêteté rattrape le sentiment du lecteur protestant d'être " récupéré ".
Dans son épilogue (où l'Armée du Salut, les Quakers et les Mormons sont dans le même sac !), on perçoit la nature ouverte de l'auteur et sa vraie pratique oecuménique.

En conclusion, malgré les approximations inévitables, une bonne et généreuse initiation.

(Gill DAUDE)

Valid HTML 4.01!


Fédération Protestante de France - http://www.protestants.org/fpf/